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Blanchiment d’argent : les diamants de laboratoire blanchissent des millions

Un nouveau scandale de blanchiment d’argent impliquant des diamants de synthèse vient d’éclater en Inde. Selon une enquête du journal « ThePrint », les autorités indiennes, notamment la Direction de l’application de la loi (ED), ont mené des perquisitions au cours du dernier mois dans des entreprises impliquées dans l’importation et l’exportation de diamants. Cette opération se concentre sur un commerce de diamants de laboratoire évalué à environ 500 000 dollars australiens (environ 300 000 euros), réalisé entre juillet 2023 et mars de cette année, au cours duquel des diamants et des bijoux auraient été massivement surévalués et mal déclarés.

Un stratagème de blanchiment d’argent bien rodé

L’enquête révèle en détail le fonctionnement de cette opération de blanchiment d’argent. Le schéma consiste à importer des diamants synthétiques de fournisseurs basés à l’étranger, à un prix cent fois supérieur à leur valeur réelle. Ces transactions sont effectuées par le biais de virements bancaires via diverses sociétés-écrans en Inde, sous le prétexte de paiements pour l’importation de marchandises.

Les diamants sont ensuite utilisés pour fabriquer des bijoux, qui sont exportés à des prix gonflés afin de montrer un bénéfice marginal. Cela permet de transformer l’argent sale en argent « propre ». Ce mode opératoire est classique dans les affaires de blanchiment d’argent et est utilisé par plusieurs entreprises de joaillerie en Inde, qui sont désormais dans le viseur des agences fédérales.

Une fraude internationale impliquant Hong Kong et Dubaï

Les sociétés suspectées de blanchiment importent des diamants de laboratoire bon marché, principalement de Hong Kong et de Dubaï, en les déclarant comme des diamants naturels. Les pierres précieuses sont surévaluées de plus de 100 fois pour permettre l’envoi de devises étrangères en dehors de l’Inde. Dans la plupart des cas, les criminels opèrent via des sociétés-écrans à l’étranger afin d’échapper aux actions des autorités indiennes.

Cette affaire fait suite à une série d’arrestations à Hong Kong dans le cadre de l’opération « Gem Crusher », au cours de laquelle les douanes ont perquisitionné huit sites, saisissant des diamants et de l’argent liquide. Selon les informations rapportées par « ThePrint », ce réseau criminel aurait blanchi plus de 60 millions de dollars américains.

Une première enquête de ce type

Les autorités décrivent cette enquête comme la première de ce genre, ciblant spécifiquement l’exportation de diamants de laboratoire de Hong Kong vers l’Inde et la fausse déclaration de leur origine. Cette méthode permettrait de transférer des fonds suspects en toute discrétion. L’opération Gem Crusher souligne les défis croissants liés à la régulation du commerce des diamants de synthèse, qui devient un outil de plus en plus courant pour les activités illicites de blanchiment d’argent.

Les autorités indiennes et internationales sont désormais confrontées à la tâche complexe de démanteler ces réseaux sophistiqués, qui exploitent les failles du commerce des pierres précieuses pour masquer des flux financiers illégaux. Les prochaines étapes de l’enquête pourraient révéler d’autres ramifications internationales et entraîner de nouvelles actions en justice.



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