Malgré un ralentissement généralisé du marché du luxe en 2024, la joaillerie se distingue comme le segment le plus résilient, selon une étude de Bain & Co. réalisée en collaboration avec Altagamma. Alors que seulement un tiers des marques de luxe enregistreront une croissance positive de leurs revenus cette année, la joaillerie bénéficie d’une forte demande, en particulier dans le segment de la haute joaillerie et sur le marché américain.
Les maisons françaises de luxes, appartenant pour la plupart aux groupes Kering et LVMH connaissent une année 2024 particulièrement difficile.
Un marché global en repli
Le marché des biens personnels de luxe devrait reculer de 2 % en 2024, atteignant 363 milliards d’euros (environ 383,5 milliards de dollars). Ce ralentissement marque une première depuis la récession de 2008, hors période de pandémie. En revanche, les dépenses mondiales totales en produits de luxe resteront stables autour de 1,5 trillion d’euros (1,58 trillion de dollars). Cette baisse est attribuée à une diminution de l’intérêt des jeunes consommateurs, entraînant une contraction d’environ 50 millions de clients au cours des deux dernières années.
La joaillerie, un pilier de résilience
Contrairement à d’autres segments comme les montres, la maroquinerie et les chaussures, qui subissent un ralentissement en raison de comportements d’achat plus sélectifs, la joaillerie reste solide. Le marché de la seconde main, particulièrement dans les bijoux, les vêtements de marque et les articles en cuir, connaît également un essor, reflétant une recherche croissante de « valeur » chez les consommateurs.
Performances régionales variées
Les ventes de biens de luxe restent dynamiques au Japon et en Europe du Sud, tandis que le marché américain continue de s’améliorer. En revanche, la Chine enregistre un net ralentissement et la Corée du Sud fait face à des conditions difficiles, souligne Bain.
Perspectives et stratégies pour l’avenir
Après une légère amélioration attendue en 2025, Bain prévoit une reprise soutenue grâce à une augmentation anticipée de la richesse mondiale et une base de consommateurs de luxe en expansion. D’ici 2030, le marché devrait entrer dans une phase de croissance durable.
Pour sécuriser cette croissance, les marques devront adapter leurs stratégies, en redéfinissant leurs fondamentaux. Selon Federica Levato, partenaire chez Bain et responsable de la division luxe pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, cela implique de revenir à l’essence même du luxe : un artisanat et une créativité d’exception, des valeurs de marque distinctives, des expériences personnalisées et significatives, ainsi qu’une exécution irréprochable grâce à la technologie.
En redécouvrant leur essence et en s’adaptant aux nouvelles attentes des consommateurs, les marques de luxe peuvent espérer relever les défis du marché et capitaliser sur les opportunités futures.