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Quand Dior Joaillerie mêle origami et bestiaire enchanteur

En mai dernier, Dior lançait le premier chapitre de sa collection de haute joaillerie *Diorama & Diorigami*, une série captivante de créations inspirées par l’amour de Christian Dior pour la nature et son célèbre tissu toile de Jouy. Aujourd’hui, la directrice artistique de Dior Joaillerie, Victoire de Castellane, lève le voile sur un deuxième volet. Avec des pièces mettant en scène des paysages oniriques peuplés d’animaux sculptés et des motifs d’origami, cette nouvelle collection célèbre le savoir-faire artisanal et les codes iconiques de la maison, tout en introduisant un langage visuel résolument moderne.

Un univers enchanté de pierres précieuses

Les bijoux de la collection *Diorama & Diorigami* repoussent les limites de la haute joaillerie avec des pièces qui évoquent un univers féérique. Colliers, bagues et boucles d’oreilles en or jaune sont ornés de fleurs en origami, de faons délicatement sculptés et de cygnes élégants, le tout serti de pierres précieuses colorées. L’art du plissé, signature de la maison Dior notamment à travers le célèbre tailleur Bar, est également mis à l’honneur, rappelant les détails des créations couture de Christian Dior.

Un exemple marquant est une suite en or jaune, composée d’une bague, d’un collier et de boucles d’oreilles pendantes. Les cygnes en diamants semblent flotter sur des nuages de nacre blanche, rehaussés de saphirs et de laque noire. Une autre pièce, un collier de type ras-du-cou, s’orne de feuilles finement sculptées en or jaune, serties d’émeraudes éclatantes et encadrées de diamants étincelants.

Des inspirations historiques et poétiques

Le travail de Victoire de Castellane puise son inspiration dans l’histoire de Dior et ses souvenirs personnels. Elle revisite la toile de Jouy, ce tissu du XVIIIe siècle qui ornait les murs de la première boutique de Christian Dior au 30 avenue Montaigne. Chaque bijou de la collection recrée des scènes bucoliques, hommage à l’univers champêtre qui a également influencé les créations de Maria Grazia Chiuri, directrice artistique des collections féminines de Dior.

Lors d’une rencontre à Fiesole, Victoire de Castellane explique : « Je ne m’inspire jamais littéralement des archives Dior. J’en garde une impression floue, presque rêvée, pour laisser place à ma créativité. » Elle se souvient des paysages autour du moulin de Milly-la-Forêt, une propriété chère à Christian Dior, qu’elle réimagine comme un refuge enchanteur. Cette liberté de création se retrouve dans la structure asymétrique et les combinaisons audacieuses de pierres précieuses qui sont devenues sa marque de fabrique.

Une prouesse artisanale

Parmi les pièces phares de cette collection figure le collier *Diorama Forêt Enchantée*. Orné de trois biches, d’un cygne, d’un lapin et d’un écureuil sculptés dans une chrysoprase verte, il est serti de 1 300 pierres précieuses, incluant des diamants blancs, des perles de culture, des saphirs jaunes et des émeraudes. L’émeraude centrale, d’un poids impressionnant de 16,16 carats, est mise en valeur par un décor luxuriant qui évoque une forêt enchantée. La création de ce collier a requis 6 500 heures de travail, mobilisant des artisans experts, comme des sculpteurs et graveurs de pierres précieuses, démontrant l’excellence du savoir-faire de Dior Joaillerie.

Une palette de couleurs envoûtantes

Victoire de Castellane joue avec les couleurs de manière virtuose. Chaque ensemble de la collection se concentre sur une teinte principale : le vert profond des émeraudes contraste avec le vert plus doux des grenats tsavorites, tandis que les bleus des saphirs se déclinent en nuances harmonieuses, et les rouges des rubis se marient délicatement avec les saphirs roses. Les animaux en laque ou en métal sculpté semblent prendre vie, entourés d’une flore luxuriante qui nous transporte dans un conte de fées.

La parure Diorigami, quant à elle, explore des formes géométriques et abstraites, s’inspirant de l’art traditionnel japonais de l’origami et des techniques de plissage chères à la maison Dior. Ce thème est une réminiscence de l’audace stylistique du *New Look* de 1947, où l’élégance du tailleur Bar était soulignée par des volumes et des plis savamment étudiés.

Des bijoux entre obsession et héritage

Pour Victoire de Castellane, la création de bijoux est avant tout une question d’obsession. « Mon goût pour l’asymétrie reflète la vie elle-même », dit-elle en plaisantant, se remémorant ses inspirations familiales et ses années de thérapie. Son approche décomplexée des pierres précieuses, qu’elle compare à « du sel et du poivre », invite à voir la haute joaillerie sous un jour nouveau, loin de la rigidité des conventions.

En somme, *Diorama & Diorigami* est une ode à la nature et à l’imaginaire, un témoignage éclatant de la capacité de Dior Joaillerie à réinventer sans cesse les codes de la maison avec créativité et audace.



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